Poezii
Nichita Stãnescu
Le lointain

Le lointain devient une roue aux dents
enlaçant le fuseau de mystère: mon ouïe
qui tout en tournant ronge lentement
d'un dieu pas encore né son esprit engourdi.
Il attend ce dieu qu'il soit emboîté
à la Terre qui s'envole à vitesse bleu marine
emportant en guise de vivres une trace
au coeur arraché: c'est le nôtre
Il bat, on l'entend, il bat, on l'entend,
sphère croissant à crever sous la voûte divine.
Les routes dégoulinent de larmes.
La mémoire s'est évanouie, élastique
fronde à pierres, invisible gondole
sur les eaux des Venises d'en face
dent arrachée à la corde de son alvéole
en bas, l'orbite du Vésuve. Et toi tu existes.


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